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Yann Kebbi a découvert la ville en 2012, y passant deux jours lors d’un voyage à travers les États-Unis. Il y est revenu dix ans plus tard, dans l’euphorie post-Covid, où la population se retrouvait à nouveau pour redécouvrir le monde extérieur. Le Las Vegas du XXIe siècle est devenu un lieu où, malgré la chaleur apocalyptique, les Américains affluent pour y élire domicile et réinventer leur vie dans un confort climatisé. Les lignes de Kebbi capturent cette chaleur, cette lumière qui inondent ce lieu. Il donne vie à ses images en remplissant plusieurs carnets de dessins au crayon de couleur, réalisés sur place. Dans son atelier parisien, il compose ses scènes horizontales, utilisant parfois un marqueur noir épais pour tester la composition globale. Une fois le matériel source et la conception de la feuille en place, il réalise l’œuvre finale. Ce projet de Las Vegas est sa contribution à la grande tradition du reportage visuel, popularisé dans les années 1960, où des artistes dessinaient villes et événements en Amérique et en Europe pour des magazines. C’est un genre qui permet à l’artiste de conter des histoires spécifiques et épiques — et dans le cas de Kebbi, de le faire simultanément par des dessins imprégnés de couleurs qui traduisent le cadre, les rues et l'étendue de Las Vegas autant que les personnes et les attitudes qui animent cet ensemble.