Victor Frankenstein est encore enfant quand sa mère tombe malade. Dès lors, il se met en tête de la guérir. D’expérimentations en expérimentations, il cherche le remède, sans relâche. Lorsqu’elle meurt, le chagrin le ronge et il nourrit une nouvelle ambition : la ramener à la vie. Devenu scientifique, sa quête divise ses pairs : pour certain·es c’est un génie, pour d’autres c’est un fou. Un jour, il arrive à ses fins : il donne vie à un être vivant ex-utéro. Mais assez vite, il l’abandonne. Le « monstre » erre, livré à lui-même dans un monde inconnu… Deux comédien·nes incarnent tour à tour différents rôles avec brio et animent la multitude des protagonistes en manipulant divers objets et marionnettes. Ainsi, comme dans l’histoire, les Karyatides mélangent le vivant et l’inerte. Dans un magnifique jeu de lumières en clair-obscur, la vie et la mort restent un mystère qu’un enfant blessé par la disparition précoce de sa mère tente de percer. La compagnie nous replonge dans l'histoire du célèbre mort-vivant et insuffle de nouvelles résonances. Porté·es par la musique et les magnifiques voix d’opéra, on découvre une histoire d’amour un peu triste : celle d’une absence et d’un manque. Au-delà du rejet de la société, le « monstre » créé par Frankenstein est brisé par le rejet de son créateur. Le mythe prend vie de différentes manières, entre ombre et lumière, semblables à nos propres nuances :  il s’avère être celui d’un deuil impossible mais aussi celui d’un rejet douloureux. Qui sont les monstres ? D’où viennent-ils ?   Dans cette adaptation, Frankenstein a des accents prométhéens : c’est une histoire profondément humaine qui explore la question du deuil, du manque, de l’humanité, de la responsabilité. Créée pour tous les publics, la pièce s’adresse à la fois aux enfants d’hier et à cel·leux d’aujourd’hui, et aux adultes de toujours.