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Daniele et Rebecca donnent un visage aux demandeurs•euses d'asile

Installé dans une ancienne station de lavage du quartier de Matongé, le centre artistique MedexMuseum donne la parole aux demandeurs·euses d’asile et aux habitant·e·s du quartier. Qui sont ses animateurs et qu’ont-ils en tête ?

 

Les forces motrices du MedexMuseum, Daniele et Rebecca, ont des parcours radicalement différents, mais ils sont toujours en contact avec le thème central de l’asile. Daniele, coordinateur artistique, est un ancien coursier à vélo, qui a abandonné cette activité lorsqu’il a senti que son travail s’apparentait de plus en plus à de l’exploitation. Rebecca, quant à elle, a une formation en diplomatie et en résolution de conflits, et se porte volontaire pour s’occuper de l’administration, de la communication, de l’organisation et de la coordination des expositions.

 

Daniele et Rebecca apportent également une contribution artistique au MedexMuseum. Daniele participe à des expositions itinérantes et a récemment effectué une résidence. Il travaille avec différents médias, notamment la linogravure, le dessin, le numérique, l’animation, l’illustration et la broderie. Rebecca se concentre sur les textiles, avec lesquels elle a souvent participé à diverses expositions en collaboration avec d’autres artistes.

Aller simple pour l’Art

 

Daniele vit en Belgique depuis 15 ans. Le cœur brisé, il a dû quitter sa région natale du sud de l’Italie en raison du climat politique difficile et de la mafia qui entravait ses activités artistiques, sociales et culturelles. C’est avec un billet d’avion en poche et le cœur lourd, rempli de sentiments contradictoires, qu’il est arrivé en Belgique. Rebecca, originaire de France, n’a pas réussi à s’ancrer dans son pays d’origine, qu’elle juge conservateur et bourgeois. Pour son master, elle s’est retrouvée en Belgique, où elle a fait la connaissance de personnes du monde entier, souvent originaires d’endroits où la liberté d’expression n’est pas une option. Elle a d’abord travaillé dans les institutions européennes, mais insatisfaite de la hiérarchie stricte et du manque d’espace pour le changement, elle a commencé à s’engager de plus en plus avec le MedexMuseum. Bien qu’elle puisse se considérer comme privilégiée en tant que citoyenne européenne, ses expériences personnelles l’ont conduite à une forme d’empathie et de compréhension pour le désir de fuir et de ne pas revenir.

Vagabond dans l’âme

 

Le MedexMuseum a vu le jour en 2014 et, à l’instar de son public cible, a mené une existence nomade au cours de ses premières années d’existence. Le fait qu’il se soit finalement installé dans une ancienne station de lavage du quartier de Matongé était une heureuse coïncidence plutôt qu’un véritable choix. Le MedexMuseum ne recevant aucune subvention extérieure, il ne disposait pas d’une grande marge de manœuvre pour poser des exigences en matière d’emplacement. Daniele y voit un parallèle avec de nombreux·ses immigré·e·s, qui se retrouvent à Bruxelles à cause des circonstances et doivent faire de nécessité, vertu…

Zinneke Parade

 

Le quartier de Matongé était déjà riche en activités culturelles avec plusieurs théâtres et cinémas, mais il n’y avait pas encore d’endroit pour parler de ces pièces et de ces films ensemble, selon le couple. C’est donc là que le MedexMuseum vient combler un vide. Au sens propre du terme d’ailleurs, car l’inoccupation chronique du quartier s’est traduite par la misère, les détritus, la consommation de drogue et d’autres nuisances. Le centre est rapidement devenu un lieu de rencontre pour les habitant·e·s du quartier.

 

Au cours des derniers mois, Daniele et Rebecca ont davantage impliqué le quartier dans leurs activités grâce à des ateliers pour la parade Zinneke. Cette parade a eu lieu le 1er juin et plusieurs ateliers ont été organisés en collaboration avec des partenaires culturels, mais surtout avec les habitants du quartier. L’objectif de ces ateliers était la création d’un char, de costumes et de musique associée.

 

Le 1er juin, nous avons pu admirer le résultat et nombreux sont ceux qui ont apprécié la parade et les créations. Merci à tous ceux qui ont contribué et sont venus nous voir !