Click "Enter" to submit the form.

icon_round/back
Accueil  / Articles  / Opinion Public, une compagnie ancrée à Ixelles

Opinion Public, une compagnie ancrée à Ixelles

Elle arrive d’un pas décidé, fluette et forte à la fois. Le sourire généreux et l’envie de partager son parcours de danseuse et chorégraphe. Rencontre avec Sidonie Fossé, la directrice de la compagnie Opinion Public.

Un curriculum en forme de gammes : conservatoire régional de Rouen, conservatoire supérieur de Paris puis le concours d’entrée à la prestigieuse école de Mudra-Béjart à Lausanne. Sidonie se confronte à 1.000 autres candidats avec une dernière audition sous les yeux de Maurice Béjart en personne. La jeune danseuse intègre le corps de ballet à 19 ans et, dans la foulée, se voit engagée pour un contrat d’un an. « Dans les dernières années de sa vie, Maurice avait à cœur de partager son expérience avec la jeune génération. Après les cours, il nous racontait des anecdotes où il était question de Boris Vian, Simone de Beauvoir ou encore Igor Stravinsky. ». Sidonie se souvient surtout d’une intention qui était importante pour le chorégraphe et qu’elle reprend à son compte : « Maurice avait la volonté de démocratiser la danse, de la rendre accessible au plus grand nombre. Cette préoccupation sous-tend ma démarche à l’heure actuelle également. »

 

Sidonie danse ensuite durant trois ans sous la direction de Gil Roman, parcourant le monde, dansant sur les plus grandes scènes, avec quarante condisciples de tournée.

 

En 2010, Sidonie fonde avec quatre amis d’école la compagnie Opinion Public. « C’était le titre de notre premier spectacle et c’est devenu le nom de la compagnie… Au début, le travail comportait pas mal de pointes avec un style assez codifié. Nous avions envie d’explorer d’autres univers plus réalistes, d’aller chercher des émotions. Nous nous sommes entourés de personnes du milieu théâtral, comme Patrice Mincke, pour nous encadrer, nous coacher notamment au niveau du jeu. Et je tiens à remercier tout particulièrement Cécile Defforey (sans qui la compagnie n’existerait plus), Werner et Isabelle De Borchgrave et Sybille De Spoelberg.»

 

Une des premières préoccupations de Sidonie est de se défaire de cette étiquette de « fille fragile » qu’on peut parfois coller aux danseuses. L’artiste a envie de rôles forts où elle peut pleinement s’investir, apprendre d’autres techniques que la danse, s’exprimer.

 

En 2010, Michel Robert, le biographe de Béjart, propose à la compagnie de venir à Bruxelles. Sidonie et ses complices cherchent un lieu, ce sera le théâtre Marni, au cœur d’Ixelles. « On a tout de suite eu beaucoup de retours positifs. Des personnes venaient nous voir pour nous remercier de présenter ce type de danse à Bruxelles. » L’ADN de la compagnie se précise : une proposition avec de la technique, lisible mais pas simpliste, une thématique qui touche les membres de la compagnie politiquement ou humainement mais sans verser dans un propos moralisateur et enfin, la volonté d’enfoncer des portes et de faire réfléchir. « Nous nous sommes sentis tout de suite comme à la maison au Marni. Depuis la création de la compagnie, l’équipe du théâtre nous suit, nous soutient. C’est un lieu particulier où il y a une réelle connexion, un lien de fidélité. »

 

Cette année, Sidonie reprend la direction de la compagnie et endosse différentes casquettes : entraînement, création, logistique, administration. « La prochaine création dont je signerai la chorégraphie et la mise en scène se composera de deux parties : la première, un nouveau duo de danseurs qui intègrent la compagnie, Empty room (titre provisoire) se focalisera sur les relations homme/femme. La seconde partie Green reset, créée de manière collective, est une fable sur l’écologie avec un monde où l’herbe est rouge, l’air difficilement respirable. Le but est aussi de montrer la solidarité du groupe face au changement climatique. »

 

A côté de la compagnie Opinion Public, Sidonie enseigne aussi la danse au studio 52 et à Yantra, deux écoles situées à Ixelles. « C’est un vrai choix de ma part ; j’apprends sur moi-même. J’aime cette démarche de décortiquer la technique pour la mettre à disposition des élèves, échanger avec eux et partager ma passion. »

 

Lorsqu’elle regarde dans le rétroviseur, Sidonie a envie de retenir la rencontre avec le public. « La finalité de notre travail, c’est avant tout que le public apprécie nos créations, que notre art nourrisse le monde et soit nécessaire. Avoir des feed back, des ressentis, ça me nourrit, me force à chaque fois à me mettre à nu, à me dévoiler. Mon but est cette rencontre avec les gens en brisant les barrières, notamment lors d’un bord de scène avec des jeunes où les coulisses du spectacle sont dévoilées. »

 

Rendez-vous du 11 au 17 mai pour découvrir Sidonie et ses comparses sur la scène du Théâtre Marni !

Théâtre Marni 

Rue de Vergnies 25, 1050 Ixelles

11 > 17 mai 2023

Théâtre Marni – Green Reset